L’optimisme pour Bitcoin augmente dans les pays en développement malgré la baisse des prix : enquête sur les blocs

La transformation numérique façonne rapidement le paysage financier mondial, et le bitcoin, la crypto-monnaie décentralisée pionnière, apparaît comme un symbole de cette révolution.

Bien que la popularité mondiale du bitcoin soit indéniable, une récente enquête menée par Jack Dorsey’s Block, Inc. en collaboration avec Wakefield Research met en lumière une tendance émergente : les pays en développement affichent un optimisme naissant à l’égard du bitcoin.

L’enquête, couvrant 15 pays et recueillant les informations de 6 600 personnes, offre un aperçu fascinant de l’évolution de la perception du Bitcoin. Entre 2022 et 2023, le bitcoin a connu d’importantes fluctuations de prix. Cependant, au lieu d’être découragé par ces dynamiques de marché, l’optimisme quant à l’avenir du Bitcoin est resté en moyenne supérieur au scepticisme. Le Vietnam, le Brésil, la Chine et le Mexique sont en tête avec les plus fortes hausses d’optimisme. Le Nigeria, l’Inde et l’Argentine ont vu leur optimisme s’atténuer quelque peu, mais restent néanmoins bien au-dessus de la moyenne.

L’un des principaux attraits du Bitcoin est traditionnellement son potentiel en tant qu’investissement lucratif. Mais les données suggèrent une tendance fascinante : alors que les pays dotés d’un système bancaire bien établi recalibrent lentement leurs perspectives d’investissement dans le bitcoin, les pays en développement le considèrent de plus en plus comme plus qu’un simple actif spéculatif. Pour ces pays, le bitcoin représente un symbole de liberté financière, une protection contre l’instabilité économique et une opportunité de dépasser les contraintes bancaires traditionnelles.

L’un des points forts de l’enquête concerne la relation étroite entre les envois de fonds, l’optimisme et l’engagement en bitcoin. Les canaux de transfert de fonds traditionnels, souvent caractérisés par des frais exorbitants et des processus fastidieux, semblent placer la proposition de valeur du Bitcoin en tant que réseau monétaire transfrontalier neutre sur le devant de la scène. Ceci, à son tour, semble conduire à une reconnaissance croissante du bitcoin comme outil efficace pour les envois de fonds internationaux dans les pays en développement.

Pour rappel, 86,8 % des adultes possédant du Bitcoin font partie d’un foyer qui envoie ou reçoit régulièrement des fonds – et les personnes se trouvant à cette intersection sont beaucoup plus optimistes quant à l’avenir du Bitcoin que celles qui ne sont pas engagées dans des transferts de fonds. Cela est évident dans des pays comme le Vietnam et l’Inde, qui affichent des taux de participation élevés des ménages à l’économie des envois de fonds. Les Stablecoins sont toujours plus populaires que le BTC pour les envois de fonds en moyenne, mais la proposition du Bitcoin en tant qu’outil d’envoi de fonds rapide, transparent et rentable gagne du terrain.

Les réglementations gouvernementales jouent indéniablement un rôle central dans l’élaboration du paysage des cryptomonnaies d’un pays. Alors que les pays développés sont aux prises avec des ambiguïtés réglementaires, la situation est radicalement différente dans les pays en développement. Cependant, l’Inde présente un scénario intrigant. Malgré les incertitudes réglementaires, l’Inde affiche le taux de possession de bitcoins le plus élevé parmi les pays étudiés. Notamment, un pourcentage plus élevé de femmes indiennes que d’hommes possèdent des bitcoins, ce qui signale un changement socio-économique dans lequel les femmes recherchent activement l’autonomisation financière. De même, des pays comme le Nigeria et le Vietnam, malgré leurs difficultés économiques variées, font preuve d’un enthousiasme croissant pour le bitcoin, révélant une confiance inhérente dans son potentiel pour répondre à leurs besoins financiers uniques.

À l’autre extrémité du spectre, des pays comme la Chine, avec une réglementation plus stricte à l’égard des crypto-monnaies, présentent un contraste. Bien que de nombreuses personnes en Chine prétendent connaître des propriétaires de bitcoins, très peu déclarent posséder eux-mêmes des bitcoins. Cette divergence souligne le rôle central des réglementations gouvernementales dans la formation de la position publique des citoyens sur leur relation avec le bitcoin, tout en renforçant la lutte contre la fragilité de la technologie. En effet, le bitcoin ne peut être interdit.

L’Argentine et le Brésil, deux géants sud-américains, affichent également une affinité croissante pour le bitcoin. Les deux pays affichent des taux de propriété plus élevés que la plupart des pays de l’enquête et sont également plus optimistes à l’égard du Bitcoin que la moyenne. En Argentine, où les pressions inflationnistes persistent, le bitcoin est de plus en plus perçu comme un bouclier protecteur contre la volatilité économique. Le Brésil, quant à lui, semble reconnaître le potentiel multiforme du bitcoin, depuis la diversification des portefeuilles d’investissement jusqu’à son utilité dans l’achat de biens et de services.

Cette différence de perception entre les deux pays s’explique par les réalités contrastées de leurs économies. Alors que le Brésil, la plus grande économie d’Amérique du Sud, bénéficie d’une monnaie fiduciaire assez stable depuis l’avènement du réal dans les années 1990, l’Argentine est en proie depuis des décennies à l’hyperinflation. Les Brésiliens peuvent se transférer des reais instantanément et sans frais via Pix dans un système financier relativement stable. En conséquence, ils considèrent le Bitcoin principalement comme un investissement. Les Argentins, quant à eux, considèrent le bitcoin comme « plus digne de confiance que la monnaie soutenue par le gouvernement ».

L’enquête complète de Block témoigne de la proposition de valeur unique qu’un réseau monétaire mondial sans gardiens ni décideurs présente aux pays en développement. Alors que les centres financiers mondiaux traditionnels poursuivent leur danse prudente autour du Bitcoin, les pays en développement, poussés par un mélange d’aspirations et de défis économiques, émergent comme les nouvelles avant-gardes de la révolution Bitcoin. Leur sentiment collectif nous rappelle avec force : l’attrait du bitcoin ne réside pas seulement dans sa valeur marchande mais aussi dans son potentiel de transformation pour redéfinir les contours de l’inclusion financière mondiale.

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